Le réchauffement climatique est l’un des défis les plus pressants de notre époque, affectant la planète sous de nombreuses formes, de la fonte des glaciers à l’augmentation du niveau de la mer, nous ne pensons pas directement à l’augmentation des maladies et virus qui en résultent. L’un des impacts les moins connus, mais néanmoins importants, du changement climatique concerne les moustiques. Déjà responsables d’une vingtaine de maladies mortelles à travers le monde, la prolifération des moustiques est de plus en plus influencée par les bouleversements climatiques, créant ainsi un cocktail explosif de menaces pour la santé humaine.

Les moustiques sont depuis longtemps des vecteurs de maladies redoutables. Les conséquences de ces maladies sur la santé humaine sont significatives, avec des millions de cas enregistrés chaque année. 700 000 personnes meurent à la suite d’une piqûre de moustique. 

 

Au fil des ans, nous constatons tous que le réchauffement climatique aggrave cette menace. 

 

  • Expansion géographique : Les températures plus élevées favorisent l’expansion géographique des moustiques. Des zones autrefois inaccessibles en raison du froid deviennent désormais des terrains de chasse pour ces insectes. Les moustiques trouvent des conditions propices à leur développement dans des régions où ils n’étaient pas présents auparavant.
  • Augmentation de l’activité : Les températures plus chaudes prolongent la saison de reproduction des moustiques et augmentent leur activité. Cela signifie plus d’opportunités pour les moustiques de se reproduire et de transmettre des maladies.
  • Changements dans les modèles de précipitations : Le dérèglement climatique peut également perturber les modèles de précipitations, créant des habitats favorables à la reproduction des moustiques dans de nouvelles zones. Les inondations et les pluies plus fréquentes peuvent entraîner une multiplication rapide de ces insectes.
  • Adaptation des moustiques : Le changement climatique est un obstacle aux efforts d’éradication du paludisme. Les moustiques ont montré leur capacité à s’adapter aux nouvelles conditions environnementales, mais ce n’est pas le seul problème. À mesure que ces insectes s’adaptent et se propagent dans de nouvelles régions, les méthodes de contrôle traditionnelles, telles que l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide et la pulvérisation d’insecticide à l’intérieur des habitations, risquent de perdre en efficacité.

Il est cependant important de noter que le moustique ne sert pas à rien. Il est bien à la base de la chaîne alimentaire et nourrit des poissons, oiseaux et amphibiens.

Les maladies vectorielles en expansion

Avec le réchauffement climatique, les maladies transmises par les moustiques se propagent à des latitudes et altitudes plus élevées. 2,4 milliards de personnes seront exposées au moustique tigre d’ici 2050. Comme certains autres moustiques, il peut transmettre plus de 20 virus inquiétants. Ces moustiques vont être de plus en plus présents en Europe.

Par exemple, le paludisme a été signalé dans des régions montagneuses où il n’était pas présent auparavant. Et des épidémies de maladies telles que la dengue et le Zika surviennent désormais dans des zones où elles étaient autrefois rares.
Les conséquences pour la santé publique sont alarmantes. Les populations qui n’avaient pas été exposées à ces maladies sont moins immunisées, ce qui les rend alors plus vulnérables aux épidémies. Les systèmes de santé de ces régions ne sont pas prêts pour répondre à une telle affluence.

Nous nous attendons à une augmentation de 33% des cas de paludisme d’ici 2100.

L’action pour atténuer les risques

Pour atténuer les risques liés à l’impact du réchauffement climatique sur les moustiques, Il est nécessaire d’adopter une approche globale qui associe l’action climatique et les stratégies de lutte contre les maladies.

Il est essentiel de surveiller les populations de moustiques et la prévalence des maladies pour développer des interventions de contrôle ciblé. Mais également d’investir à grande échelle dans la recherche de vaccins, de traitements et de méthodes de contrôle plus efficaces.

Il est nécessaire d’informer les communautés sur les risques accrus de maladies transmises par les moustiques en raison du changement climatique pour encourager les comportements pour préserver leur santé et leur bien-être.

La mise en œuvre de mesures de résilience climatique, telles que l’amélioration de la gestion des ressources en eau et le renforcement des systèmes d’alerte précoce en cas d’évènements météorologiques extrêmes pour contribuer à atténuer les habitats de reproduction des moustiques
Mais ce combat ne pourra se faire sans la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GAES). L’atténuation du réchauffement climatique est la clé pour réduire les impacts sur les moustiques et les maladies qu’ils propagent.

L’étroite corrélation entre le changement climatique et les moustiques vecteurs du paludisme constitue un signal d’alarme retentissant, exigeant une action mondiale immédiate. À mesure que la planète se réchauffe, le risque d’épidémies de paludisme s’accroît, mettant en danger des millions de vies, en particulier celles des populations résidant dans des régions pauvres et vulnérables.

AKPEL’EAU est une ONG qui se bat à travers la « mission puisard » contre la prolifération des moustiques en finançant un système d’assainissement permettant d’évacuer les eaux pluviales stagnantes et usées. Nous luttons alors directement contre la propagation du paludisme.